MK JOHN WILSON TROPHY

13 novembre 2022

Interview - Bradie Tennell


Bradie Tennell a rencontré les journalistes en zone mixte pour évoquer son retour à la compétition.
 
Solène : Comment te sens-tu ?
Bradie : Ce n'est pas une question facile... Mes photos souvenirs de l'année dernière refont surface sur l'application Snapchat. J'ai vu des photos de mon pied. Je me suis souvenue que je pleurais l'année dernière sur mon canapé parce que je ne participais pas aux Grands Prix. Je suis heureuse d'être présente à Sheffield. Je sais que je n'ai jamais aussi mal patiné un programme de ma vie, mais je suis honnêtement très heureuse. Je n'ai pas abandonné même si j'ai beaucoup lutté l'année dernière. Voir ces photos me rappelle à quel point je souhaitais de tout mon coeur pouvoir patiner. C'est un grand accomplissement, je n'ai pas choisi la solution de facilité. Je suis tellement fière d'avoir surmonté tout ce qui m'est arrivé. Revenir à la compétition a été l'épreuve la plus difficile de ma vie. Je suis tellement reconnaissante d'avoir une équipe autour de moi qui est là pour moi et qui croit en moi même quand je ne crois moi-même pas en moi. Je rencontre à la fois des difficultés sur le plan physique et sur le plan mental. Je n'ai jamais été aussi stressée de toute ma vie que lors de ce programme court à Sheffield. Même patiner aux Jeux Olympiques n'était pas aussi stressant. Quand j'ai entendu le speaker prononcer mon nom, j'ai eu envie de pleurer car pouvoir partager ma passion, faire ce que j'aime au niveau international et représenter mon pays est très important pour moi. C'est une grande responsabilité que je ne considère jamais comme acquise. Je ne pensais plus jamais entendre mon nom en compétition. Pour le programme libre j'étais plus concentrée mais je savais que ça allait être plus difficile car l'effort est plus long. J'ai essayé de donner tout ce que j'avais. J'ai fait quelques erreurs mais ça me donne une très bonne base.
 
Solène : Peux-tu nous parler du message de ton programme libre ?
Bradie : Je suis tellement contente de pouvoir en parler ! Au début, je suis une statue magique dans un jardin. Je suis le Penseur de Rodin. J'ai été créée comme le dernier rempart contre la crise climatique. Je me réveille après avoir dormi depuis la nuit des temps. La première partie évoque le désespoir et la colère envers les êtres humains qui ont laissé la crise climatique s'empirer. Puis l'optimisme arrive et grandit. À la fin du programme, ma séquence de pas représente le combat pour restaurer tout ce que nous avons détruit. Puis, quand je redeviens une statue endormie, cela signifie que j'ai sauvé la Terre. Quand Benoît (Richaud) m'a proposé cette idée, j'ai adoré. Le réchauffement climatique est un thème important pour moi. Je fais de mon mieux pour avoir un mode de vie respectueux de l'environnement. Chez moi, je suis la police du recyclage ! Ce programme est un très bon moyen de connecter ma passion pour le patinage avec le monde réel et ce qui se passe en dehors du sport. Parfois, le sport est en quelque sorte pris dans son propre truc. C'était un bon moyen pour moi de faire passer un message au-delà du patinage et de faire prendre conscience au public que le réchauffement climatique est un réel problème. Greta Thunberg est incroyable et je suis vraiment enthousiasmée par ce programme. J'ai hâte de le travailler davantage afin de pouvoir faire passer mon message plus efficacement.
 
Solène : Tu t'entraînes en France maintenant. Est-ce que notre pays te plaît? 
Bradie : J'adore ! C'est beau et très différent de Chicago ! C'est un environnement parfait pour moi, j'aime mes entraîneurs et je me sens tellement chanceuse de pouvoir m'entraîner là-bas. Je ne parle pas français, je peux seulement demander comment va quelqu'un et lui dire bonjour. C'est à peu près tout, mais j'apprends. J'ai toujours voulu apprendre une autre langue. En Amérique, l'espagnol est plus populaire donc je suis un peu meilleure en espagnol.
 
Solène : Tu t'entraînes avec Adam Siao Him Fa. Comment cela se passe?
Bradie : Incroyable ! On se nourrit en quelque sorte l'un l'autre. Quand il était au Grand Prix de France, l'énergie dans la patinoire était différente. Je me disais que j'aurais aimé qu'il soit là avec son flip complètement fou. J'aime l'énergie qu'il apporte dans la patinoire et il travaille si dur. S'entraîner avec lui est vraiment amusant !

Solène MATHIEU pour Skate Info Glace