© Alice Alvarez - S.I.G.
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GRAND PRIX DE TURIN

6 novembre - Programme Libre Messieurs

Le combat de Yuma Kagiyama


Le vice-champion du monde, Yuma Kagiyama, s'était effondré lors du programme court et avait obtenu la septième place. Sa revanche est venue rapidement. Il remporte le programme libre de cette compétition, ce qui lui permet également de remporter la compétition ! Sur une version retravaillée du thème musical de Gladiator, il enchaîne les difficultés techniques : trois quadruples, deux triples Axel et une combinaison triple flip triple boucle que nous n'avions pas vu venir. A l'exception du quadruple Salchow sur lequel la réception est chahutée, tout est parfait. Les juges ne lui en tiennent d'ailleurs que peu rigueur et les GOE sont également positives sur cet élément. L'amplitude du triple Lutz placée en deuxième position dans le programme nous laisse espérer un quadruple Lutz plus tard dans la saison. Yuma exulte en fin de programme et récolte les meilleures notes d'interprétation et de performance de la soirée. Il s'agit sans nulle doute d'un des meilleurs moments du Grand Prix de Turin toutes catégories confondues, et nous sommes déjà enthousiastes à l'idée de le revoir au Grand Prix de France à Grenoble.

 

 

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Mikhail Kolyada passe de la quatrième à la deuxième place après une prestation satisfaisante mais qui ne parvient pas à nous toucher autant que son programme libre précédent sur le thème de "White Crow". Il réalise également trois quadruples sauts, mais les erreurs en réception (retournements) sont nombreuses et la note d'exécution s'en ressent.

 

 

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Devant un public italien en délire, Daniel Grassl aligne les quadruples sauts : Lutz, flip et boucle. Tous sont réalisés, mais souvent un peu justes et donc sanctionnés par le panel technique et les juges. On cherche en revanche les transitions et l'interprétation dans ce programme. La foule qui le voyait déjà médaillé d'or est déçue lorsque les notes finales s'affichent. Cela reste un excellent résultat pour Daniel et une première médaille (de bronze) en Grand Prix senior. 

 

Deniis Vasiljevs est quatrième, avec une tentative de quadruple Salchow, saut sur lequel il est peu à l'aise : il manque un quart et la réception est chutée. La suite du programme est bonne techniquement, mais manque cruellement de contenu chorégraphique et semble parfois bien vide. Il nous en faudrait bien plus pour nous faire aimer un énième Roméo et Juliette.

 

Junhwan Cha ne parvient pas à se maintenir sur le podium et à confirmer son bon résultat du programme court. Il termine en sixième position. Lui aussi choisit un thème bien trop entendu : Turandot. Cela commence avec beaucoup d'intensité, mais les erreurs s'enchaînent : chute sur le quadruple boucle piqué, double Salchow en lieu et place du quadruple prévu, et des préparations bien trop longues sur les triples Axel. Il termine tout de même avec un regain d'énergie et une belle combinaison triple flip triple boucle. 

 

Sur La La Land, Kazuki Tomono propose un programme sympathique avec de belles difficultés techniques (trois quadruples). Un déséquilibre sur une pirouette invalide complètement cet élément. En fin de programme, il ne déclenche pas le deuxième triple Axel prévu. Il parvient à le replacer mais sans combinaison, et perd donc des points au titre de la répétition non autorisée d'un saut. Le programme se conclut par une belle séquence chorégraphique avec vitesse et conviction.

 

Le malheureux Boyang Jin nous a proposé le meilleur comme le pire lors de cette compétition. Premier du programme court, il se classe neuvième du programme libre et septième au combiné des deux épreuves. Le quadruple Lutz est réussi, avec une trop longue prise d'élan de la taille de la patinoire. Les retournements sur plusieurs sauts, les deux chutes et la répétition sanctionnée du quadruple boucle piqué lui coûtent trop de points. Encore une fois, après Roméo & Juliette et Turandot, nous déplorons le choix peu original de musique avec le Boléro de Ravel.

 

Nous attendions mieux de Petr Gumennik, qui n'est classé que huitième. On note toutefois la très belle combinaison quadruple Salchow, double boucle piqué, double boucle.

 

Malgré son palmarès et son potentiel, Dmitri Aliev ne connaît pas le même sursaut que Yuma Kagiyama et reste en fond de classement. Il est neuvième avec un contenu technique trop léger et une chute sur son seul quadruple saut (Lutz).

 

 

Sur place : Solène Mathieu - S.I.G. ©