© Alice Alvarez - S.I.G.
© Alice Alvarez - S.I.G.

Interview Keriven/Pierre

"Nous sommes prêts"

Cergy - Décembre 2020


Médaillés de bronze des championnats de France 2018 et 2020, dans les dix meilleurs des Challengers Series et Challenges auxquels ils ont participé depuis trois saisons, ils font partie de la relève de la discipline couple en France. Elle a vingt ans, lui vingt-cinq, elle est aussi brune qu'il est blond, et tous les deux sont ouverts, disponibles et souriants. Entraînés par Claude Thévenard au club parisien des Français Volants, ils entament leur quatrième saison commune avec détermination.

 

Skate Info Glace : Comment vous est venu l'idée de patiner sur un chant polyphonique corse [leur programme court] ? 

Noël-Antoine Pierre : C'est une longue, vraiment très longue histoire ! Je suis d'origine corse et c'est une chanson que je connaissais. Je l'ai toujours trouvée jolie et je m'étais toujours dit que je voulais patiner dessus.

Coline Keriven : Mais j'ai mis longtemps à dire oui...

Noël-Antoine : En fait c'est notre coach, qui a entendu ça dans une autre patinoire. Elle nous a dit qu'elle nous verrait bien en faire un programme. Le hasard fait bien les choses. 

Coline : Il m'a fallu deux ans pour accepter. Au début je trouvais que ça ne nous allait pas. Mais maintenant que nous avons gagné en maturité, ça nous correspond beaucoup mieux. 

 

S.I.G. : Quel est l'élément le plus difficile que vous réalisiez, à l'entraînement, si ce n'est en compétition ? 

Tous les deux en même temps : le triple flip lancé ! (rires)

S.I.G. : Votre élément préféré et, à l'opposé,  celui que vous n'aimez pas ? Ce ne sont pas forcément les mêmes pour vous deux...

N.A.P. : Je pense que je peux parler aussi pour Coline : la pirouette de couple ! 

C.K. : Et celui que l'on préfère : le Salchow lancé.

N.A.P. : Exact.

 

S.I.G. : Coline, tu as été blessée, que t'est-il arrivé ?

C.K. : J'ai subi une fracture du scaphoïde [os du poignet à la racine du pouce] il y a deux ans. Puis je suis retombée dessus et la consolidation s'est mal faite. En fait, j'ai patiné toute la saison dernière avec le poignet cassé. Mais j'ai profité du confinement pour me faire opérer et là, il a encore fallu du temps pour consolider. 

 

S.I.G. : Noël-Antoine, tu t'étais toi aussi bien abîmé lors des championnats de France de Vaujany, avec une luxation de la rotule. Tu t'en ressens encore ou c'est terminé ?

N.A.P. : Non, hélas, ce n'est pas fini. Le confinement ne m'a rien valu de bon. En deux semaines, j'ai tout perdu des améliorations précédentes. Pour patiner aujourd'hui, je suis encore sous anti-inflammatoires et j'ai toujours des séances de kinésithérapie. Mon cartilage a été arraché et ça ne se remplace hélas pas.

 

S.I.G. : Vous avez un modèle, des héros en matière de patinage de couple ?

C.K. : Personnellement, mes préférés ce sont les Chinois Sui/Han. Quand je les regarde, je sais vraiment pourquoi je pratique cette discipline. 

N.A.P. : Ceux qui m'ont le plus impressionnés au début de ma carrière, ce sont les Russes Volosozhar/Trankov. J'étais vraiment admiratif.

 

S.I.G. : Comment se passe cette saison pour le moins bizarre ?

N.A.P. : On ne s'en sort pas trop mal, même si c'est parfois difficile mentalement. Mais nous avons réussi à être prêts, au moment où on voulait l'être et ce,  même si les compétitions ont ensuite été annulées. Pas toutes heureusement, nous avons eu la chance de pouvoir concourir. Mais si par exemple, les Internationaux de France de Grenoble avaient eu lieu, nous étions vraiment prêts. 

C.K. : Le plus dur c'est vraiment de penser à toutes ces compétitions auxquelles on aurait adoré participer. Mais on ne se décourage pas. Notre carrière reprendra son cours normal un jour ou l'autre. 

 

Propos recueillis par Kate Royan © - Photographie par Alice Alvarez ©