Masters 2017 - 1er jour


Si plusieurs patineurs ont déjà participé à quelques compétitions cette saison, pour la plupart d'entre eux les Masters constituent la "rentrée des classes". Une rentrée à laquelle certains sont bien préparés, et d'autres moins... un peu moins bien. 

 

Chez les juniors messieurs, Luc Economidès devance très largement son premier poursuivant, Xavier Vauclin. 72.98 pour le premier, 52.57 pour le second. Maxence Collet occupe pour l'instant la troisième place (50.70). Luc a vraiment tout pour devenir un grand patineur : glisse, technicité, talent d'interprétation. On attendait peut-être un peu mieux de Maxence, autre patineur très prometteur,  mais il aura à coeur de se rattraper au programme long. 

 

En danse junior, les Villardins, locaux de l'étape, squattent le haut du classement. Dans l'ordre : Loïcia Lemercier/Théo Le Mercier (52.99), Marie Dupayage/Thomas Nabais (46.38), Mathilde Viard/Renan Manceaux (39.63). Karine Arribert a su leur concocter des danses latines "aux petits oignons" bien que l'exercice soit rendu difficile par les exigences du règlement. Loïcia et Théo forment un couple très bien équilibré, composé de deux excellents danseurs. Mention spéciale à Camille Rivot et Baptiste Vincent, au patinage fluide et à la personnalité pétillante. 

 

Laurine Lecavelier (53.09) prend, sans surprise, la tête de la compétition dames seniors avec 4.43 points d'avance sur Maé-Bérénice Meité. Le transfert chez Kori Ade, au Colorado, n'a rien fait perdre à Laurine de sa glisse, de sa grâce et de sa volonté. Elle a même encore gagné en vitesse d'exécution. Une chute sur le premier triple de sa combinaison la met en difficulté. Il manque un petit bout de son triple Lutz mais son double Axel est parfait. La musique d'Ashram lui va comme un gant, au moins aussi bien que celle de Ludovico Einaudi l'an dernier, elle l'interprète avec la même sensibilité. Sa tenue, d'un gris doux et délicat, est aussi sobre qu'originale et élégante. Ce n'est pas le jour de Maé-Bérénice (48.66), toujours aussi sculpturale dans une combinaison noire et dorée. Seul son double Axel va passer, elle chute sur les deux autres sauts. Il lui manque aujourd'hui sa fameuse énergie et elle paraît manquer un peu d'envie. Fatiguée ? Le programme libre lui sera l'occasion de se racheter. Excellente troisième place de Sandra Ramon avec  47.70. Si les difficultés techniques de son programme sont moindres que celles de ses aînées, elles sont toutes réussies. Le choix musical est ambitieux, "Welcome to Burlesque", et le pari réussi. 

 

Cloé Hamon et Denys Strekalin n'ont aucun concurrent en couple junior mais leurs progrès récents sont spectaculaires. Ce qui frappe en premier (et cela m'avait déjà marquée cet été en les voyant s'entraîner), c'est leur énorme envie et leur joie de patiner. Ils ont faim, très faim et peuvent donc aller loin, très loin. Le chemin sera long et il reste une grosse somme de travail à effectuer pour que toutes les difficultés techniques soient bien exécutées. Mais tous les espoirs sont permis. 

 

Leurs camarades seniors ne sont pas moins de quatre ! Depuis quand la France n'a-t-elle pas eu quatre teams en catégorie couple ? Discipline ingrate, difficile, voire dangereuse, elle est peut-être celle qui attire le moins les jeunes patineurs et c'est fort dommage. Coachés par le team Bouzzine/Corbin comme leurs cadets Hamon/Strekalin, Camille Mendoza et Pavel Kovalev ont, eux aussi, fait des progrès. Camille, ton sourire est vraiment un rayon de soleil, ne te retiens plus de nous le montrer ! Le rythme musical et la chorégraphie très bien adaptée sont un atout pour ce jeune couple qui commet encore des erreurs mais qui décroche un score de 44.60. Si leurs concurrents ont fait des progrès, c'est un véritable bon en avant pour Lola Esbrat et Andreï Novoselov (49.11). Bon en avant, artistiquement parlant. "Nocturne" d'Ennio Morricone est une musique magnifique mais difficile et ils s'en sortent brillamment. La jeune fille est extrêmement gracieuse (et sa robe rose est un vrai bijou) et le couple aborde des difficultés techniques élevées sans flancher. Vanessa James et Morgan Ciprès sont loin devant leurs concurrents (72.55), ce qui n'a rien de surprenant. Ils sont tout simplement impressionnants. Et tellement beaux. Les lignes, la glisse,  l'osmose, l'interprétation, tout est remarquable. Le blues  "Make it Rain" d'Ed Sheeran, leur va comme une seconde peau, ils sont habités par la musique, ils la font vivre à chacun de leur geste. J'ai une affection toute particulière pour leur "Leap of Faith", saut où Vanessa plonge littéralement dans le vide. C'est beau, c'est risqué, c'est gonflé, comme toutes leurs difficultés. Quelques erreurs mais rien de pénalisant. On attend la suite avec impatience !

 

Sur place : Kate Royan ©