
Célina Fradji et Jean-Hans Fourneaux ont participé à leur premier Grand Prix en senior, à Angers.

Skate Info Glace : Est-ce que vous vous attendiez à un score plus élevé ?
Célina : Oui et non. Karine n’était pas surprise. Elle nous a dit qu’il ne fallait pas le prendre négativement, que c’était un point de départ. Quand on regarde le détail des notes, la frustration disparaît : on se dit qu’on a tout donné, qu’on ne pouvait pas faire mieux sur le moment, et que ce score est une base de travail. Nous voyons bien qu’il y a dix points à aller chercher un peu partout : des pirouettes niveau 2, mes pas en niveau 1 alors qu’en junior j’étais à 3… C’est motivant.
Jean-Hans : Il y a aussi du positif. Par exemple, sur le porté combiné, nous avons obtenu deux niveaux 4, ce qui ne nous était pas encore arrivé. C’est le fruit du travail de ces dernières semaines, donc c’est encourageant.
Skate Info Glace : Vous avez eu une déduction pour un porté trop long. L’avez-vous senti ?
Célina : Oui, nous le savions. C’est assumé. Nous savons que nous allons l’avoir à chaque compétition. C’est notre premier porté combiné, nous n’en avions jamais fait avant. Il est difficile ! Même Théo et Loïcia nous disent : « Votre porté, il est dur ! Vous enchaînez, vous ne vous arrêtez jamais ! ». C’est devenu notre challenge, donc nous n’avons pas envie de le retirer ou de le modifier. Nous essayons de le rendre plus rapide pour que cela passe dans le temps imparti. Mais il y a déjà beaucoup d’autres points sur lesquels nous devons travailler, donc ce n’est pas la priorité du moment.
Jean-Hans : Je me suis quand même dit que, comme je m’étais bien dépêché sur la deuxième position et que j’avais fait la sortie rapidement, peut-être que ça passerait… Cela se joue à pas grand-chose.
Skate Info Glace : Prochaine étape, le Skate America. Vous allez partager la glace avec Madison Chock et Evan Bates. Cela vous inspire quoi ?
Jean-Hans : Ça va être quelque chose !
Célina : C’est sûr ! Nous nous en étions déjà rendu compte lors de notre première finale, à Turin. Je me souviens, je tenais la porte des vestiaires et c’était Madison Chock juste derrière moi ! Je me suis dit : « Attends… elle est vraiment derrière moi ? » (rires). Au début de ce Grand Prix à Angers, pendant l’entraînement officiel, j’ai dit à Jean-Hans : « J’ai trop envie de regarder les programmes ! ». C’est normal, nous avons envie d’apprendre, de nous inspirer de ce que ces couples produisent, mais il faut rester concentrés sur notre propre travail. Au Skate America, nous serons avec Théo et Loïcia, qui ont de gros enjeux. Nous apprenons beaucoup à leurs côtés. Si je ressens un coup de pression, je sais que Loïcia me rassurera. Ils nous partagent leur expérience, et c’est précieux. C'est une vraie chance d’évoluer aux côtés d’un grand duo comme eux, ainsi que Marie et Thomas.
Jean-Hans : Pour cette compétition, ils nous ont briefés, donné des retours et des conseils.
Célina : Nous leur en sommes très reconnaissants. C’est important, pour une nouvelle équipe comme la nôtre, d’être guidés et parfois consolés. Les grands nous encouragent énormément.
Skate Info Glace : Il y avait besoin d’être consolé pendant cette compétition ?
Célina : La pression fait parfois monter les émotions un peu vite. Dans ces moments-là, c’est précieux d’avoir des personnes expérimentées autour de nous. Et puis, quand il faut lancer un programme de 4 minutes à 6 heures du matin à Villars, par moins 20 degrés, ce n’est pas toujours facile (rires) !
Skate Info Glace : Dernière question, et sans doute la plus importante : qu’est-ce que cela vous a fait de voir vos énormes têtes dans le public ?
Jean-Hans : On ne s’y attendait pas du tout ! (rires) Cela nous a vraiment motivés.
Célina : C’était hilarant ! Ma préparatrice mentale n’a sans doute jamais été aussi présente dans ma tête qu’à ce moment-là, parce que j’étais à deux doigts de partir en fou rire. J’étais complètement déconcentrée, je regardais ma tête, je “buguais” ! Il a fallu que je me reconcentre pendant l’échauffement. Mais c’était trop drôle et en même temps trop mignon. J’ai adoré ! C’est sûr, je veux refaire le Grand Prix de France !
Un mot de Karine Arribert, leur coach : “Ils ont très bien patiné, ils ont vraiment fait le travail. On voyait que les skills n’étaient pas les mêmes dans la danse rythmique que dans la danse libre. Dans la danse libre, cela ne faisait pas de bruit, cela ne grattait pas, ils étaient au-dessus. Je pense que dans la danse rythmique, ils étaient un peu crispés. Ils ont fait des erreurs qui leur coûtent cher, mais ils ont 19 et 20 ans, alors que certains de leurs concurrents en ont 36 ou 37. Sur la qualité d’exécution, faire une one foot ou des twizzles comme ils le faisaient avant, c’était bien, mais en senior, il faut aussi de la posture et de la proximité. C’est sur les GOE qu’ils doivent aller chercher des points. Les composantes sur la chorégraphie et la présentation sont à 7. Pour une première saison en senior, c’est très bien. Je suis très fière d’eux, et ils vont avoir une magnifique carrière.”

Solène Mathieu - Skate Info Glace
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