
Rencontre avec Adam Siao Him Fa et Benoît Richaud, à la veille du programme court du Grand Prix de France à Angers.
Adam : “Je me sens beaucoup mieux. Je suis content d’être là, ça me fait du bien. J’avais hâte, c’est cool !
Me remettre après les Masters a pris du temps et beaucoup de travail. C’est aussi un signe que mon approche n’était pas la bonne. J’ai beaucoup travaillé, en parlant avec mon équipe, mon préparateur mental, ma psychologue, et cela m’a fait beaucoup de bien. J’essaie de me détacher au maximum de la recherche de résultats ou de performance. J’essaie de retrouver le plaisir de patiner. Je pense que je l’avais perdu parce que j’étais trop focalisé sur ma préparation pour les Jeux Olympiques. C’était presque devenu mécanique, comme un robot, et j’ai fini par oublier le plaisir de patiner. Je l’ai réalisé en discutant avec ma psychologue, et je me suis rendu compte que ça durait depuis un moment.
Avec mon préparateur mental, nous faisons de la visualisation et de la sophrologie. C’est la quatrième année que je travaille avec lui, et nous essayons de travailler différemment des années précédentes, pour que je me sente bien dans ma tête et dans ma vie personnelle.
Aujourd'hui, à l’entraînement, il y a eu quelques erreurs, mais ce n’est pas grave. Je ne suis pas frustré, ça ne m’énerve pas. Je suis content d’être là.”

Benoît Richaud : “Après les Masters, nous avons eu le temps de travailler, et cela a permis à Adam de franchir un cap. Tous ces patineurs mènent une bataille intérieure, vous savez. Celui qui parvient à la gagner sera celui qui patinera bien. Il faut aussi apprendre à lâcher prise pour révéler son propre génie. Adam en a, du génie. Ce qui lui manquait encore un peu, c’était cette capacité à se libérer. Je crois qu’il commence à y parvenir, cela se voit dans son attitude sur la glace.
Ce que je souhaite avant tout, c’est qu’il présente deux programmes propres, avec des GOE positifs sur l’ensemble des éléments techniques. S’il réussit cela, il devrait obtenir un très gros score. À son niveau, un protocole propre, c’est environ 300 points.
Je suis heureux que ce soit une compétition relevée, avec Ilia Malinin notamment. C’est un excellent entraînement. C’est important qu’il y ait cette opposition. Le patinage manque cruellement de confrontations. On sépare les meilleurs patineurs pour éviter qu’ils se rencontrent lors des Grands Prix. Cela manque de rivalité directe. La seule vraie confrontation, c’est aux Championnats du monde. Ce n’est pas ainsi que le sport devrait fonctionner. Regardez le tennis : les meilleurs s’affrontent toute l’année, à chaque tournoi, et cela tire tout le monde vers le haut. Je pense que lors des Grands Prix, les meilleurs patineurs devraient quasiment tous participer à chaque étape.”

Solène Mathieu - Skate Info Glace
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