Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron : "Nous sommes prêts à 100%"

© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron
© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron

 

Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron s’apprêtent à disputer leur première compétition internationale ensemble, ce week-end au Grand Prix de France à Angers (17 au 19 octobre 2025). Après une première sortie aux Masters de Villard-de-Lans en août et un forfait au Nebelhorn Trophy, le couple entame la partie la plus importante de sa saison : « Nous voulons avoir la chance d’aller à la finale au Japon » expliquent-ils.

 

Leur préparation a été marquée par un changement de danse rythmique. Leur premier programme comportait un single de Depeche Mode sorti en 1989 alors que la règle stipule que les musiques doivent être parues entre 1990 et 1999. « Le contenu du programme était bon, c’était seulement la musique qui posait problème, donc nous avons essayé de garder tout ce qui était bon et de le transposer sur Vogue de Madonna », explique Guillaume.

 

Le duo pensait pourtant être dans les clous : la chanson figurait aussi sur un album paru en 1990, et ils utilisaient une version remixée sortie en 2011. « Théoriquement, cela aurait dû fonctionner », explique Guillaume Cizeron. « Mais on se retrouve vite dans une zone grise. Plutôt que de prendre le risque, nous avons préféré changer ». Notons que qu'une sanction des juges sur ce sujet aurait pu leur coûter deux points en compétition.

 

« On nous a même dit qu’on pouvait faire créer une musique avec l’intelligence artificielle dans l’esprit des années 90, ce qui nous semblait aberrant, alors qu’une chanson sortie en 1989 reste très représentative de cette époque », ajoute-t-il. 

 

Guillaume explique : « Nous sommes habitués à créer des choses et ensuite avoir des critiques plus ou moins constructives sur notre travail. Le rôle du juge, c’est d’aller chercher les imperfections, pas de nous donner des points. À nous de faire en sorte qu’il n’y ait rien à enlever. »

 

Le changement, opéré juste après les Masters début septembre, a demandé un travail de quatre à cinq semaines. « Nous ne voulions pas refaire un programme complet. Nous avons gardé les passages forts, les transitions qui fonctionnaient, et nous avons tout adapté à la nouvelle musique. C’était un mal pour un bien, car nous nous sentons plus forts sur cette musique. Cela nous a permis de développer encore davantage le concept, d’aller au cœur du voguing et de sa culture. Le voguing n’est pas seulement une esthétique ou une série de jolies positions. C’est un style né d’un besoin d’émancipation, de rêve et de fantaisie dans des communautés qui étaient marginalisées. »

 

 

© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron
© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron

 

La modification de la danse rythmique a aussi été facilitée par une danse libre, déjà bien installée. « Notre danse libre était à une bonne place, ce qui nous a permis de nous concentrer sur la danse rythmique », précise Guillaume.

 

Les Français feront face à une concurrence relevée à Angers, avec notamment les Italiens Charlène Guignard et Marco Fabbri et les Britanniques Lilah Fear et Lewis Gibson : « Le patinage a évolué d’une manière qui fait qu’on n’a vraiment pas le droit à l’erreur », reconnaît Guillaume. « Certaines petites erreurs, qui ne seraient pas visibles pour le public, peuvent coûter très cher. »

 

Au quotidien à Montréal, ils évoluent dans un environnement qu’ils jugent particulièrement stimulant. « L’ambiance est très saine », souligne Laurence. « Nous avons eu beaucoup d’encouragements des autres couples. »

 

La demande de nationalité française de Laurence reste en revanche en suspens : « C’est hors de mon contrôle, donc je me concentre sur ce que je peux faire. Je croise les doigts pour que tout se passe bien ».

 

À quelques jours de la compétition, le couple se dit « prêt à 100 % ». Guillaume précise : « Au fil de la saison, les automatismes et la fluidité vont encore se renforcer, mais nous nous sentons déjà pleinement prêts. »

 

© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron
© Alice Alvarez / Laurence Fournier-Beaudry et Guillaume Cizeron

 

Solène Mathieu - Skate Info Glace

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