Le titre pour les Etats-Unis, la France quatrième

© Rumi Hirakiuchi / L'équipe de France
© Rumi Hirakiuchi / L'équipe de France
 

Aucun changement au classement des couples entre le programme court et le programme libre. Riku Miura et Ryuichi Kihara conservent la première place, avec un record personnel malgré deux erreurs : un double Salchow en parallèle et un retournement en réception du Lutz lancé.

 

Sara Conti et Niccolò Macii battent également leur record personnel avec un programme très propre. Les éléments s’enchaînent avec fluidité et assurance. Seule une main posée en réception du boucle lancé vient légèrement entacher la prestation.

 

Anastasiia Metelkina et Luka Berulava présentent deux sauts lancés superbes. Leur séquence de sauts, triple Salchow suivi de deux doubles Axel, est également bien maîtrisée. En revanche, Anastasiia transforme le boucle piqué en double, avec une réception retournée.

 

Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps conservent leur quatrième place. Très solides sur les sauts lancés, ils perdent toutefois des points sur les sauts parallèles, avec des rotations manquantes et un retournement. Ils devancent les Américains Alisa Efimova et Misha Mitrofanov.

  

© Rumi Hirakiuchi / Riku Miura et Ryuichi Kihara
© Rumi Hirakiuchi / Riku Miura et Ryuichi Kihara

 

Camille et Pavel Kovalev livrent un programme solide. Ils tentent pour la première fois depuis plusieurs saisons le triple Salchow en parallèle, mais Camille chute sur la réception. La séquence avec triple boucle piqué est un peu chahutée, mais validée. Le Lutz lancé est très réussi, et Camille pose la main à la réception du Salchow lancé. Le couple termine à la sixième place.

 

Camille et Pavel : “Ce matin, nous nous sommes dit : autant y aller à fond. Derniers pour derniers, nous n’avions rien à perdre, alors autant tenter le coup. Nous avions retravaillé le triple Salchow un peu avant les Mondiaux, et comme il est passé à l'entraînement, nous avons décidé de le tenter en compétition. Nous savions que physiquement, ce serait difficile, car nous n’avions pas patiné de programme libre depuis avant les Mondiaux. Et là, en plus, nous avons ajouté le triple Salchow. Nous avons patiné moins vite, avec moins d’amplitude, parce que nous savons que si nous partons trop fort dès le début, nous risquons de ne pas finir le programme. Nous allons commencer immédiatement le montage de nos nouveaux programmes. Nous voulons prendre le temps de bien les construire, et garder les pieds sur la glace pour conserver la technique, afin de ne pas avoir à tout reprendre de trop loin quand il faudra relancer la préparation physique. Il faudra être prêts dès septembre pour la compétition qualificative pour les JO.”

 

© Rumi Hirakiuchi / Camille et Pavel Kovalev
© Rumi Hirakiuchi / Camille et Pavel Kovalev

 

 

Si vous aviez trouvé Alysa Liu détendue à Boston, imaginez ce que cela peut donner à Tokyo, en dernière à s'élancer, sans aucun enjeu, le titre étant mathématiquement déjà acquis pour les Américains. Résultat : une performance sans faute. Certes, il y a un peu moins d’éclat que devant son public un mois plus tôt, mais l’essentiel est là : elle termine première. Amber Glenn la suit de près, avec seulement deux points d’écart, grâce à son meilleur programme libre de la saison, qui aurait pu lui valoir la victoire grâce à un triple Axel parfait. Les quatre points d'écart en composantes entre les deux patineuses ne semblent pas totalement justifiés, mais peu importe : elles patinaient aujourd’hui pour la même équipe.

 

Kaori Sakamoto enflamme Tokyo avec son All That Jazz (Chicago). Elle lutte sur plusieurs réceptions, mais les tient, gratifiant le public et le camp japonais de quelques mimiques bien senties. Elle termine troisième, et s’incline donc une nouvelle fois, après sa médaille d’argent aux Championnats du monde et sa troisième place en finale du Grand Prix. Mone Chiba se classe cinquième à l’issue d’un bon programme, terni par une chute sur le triple boucle réceptionné en avant.

 

© Rumi Hirakiuchi / Alysa Liu
© Rumi Hirakiuchi / Alysa Liu

 

Lorine Schild réussit un très bon programme libre qui la place en huitième position. Mis à part un flip transformé de manière inattendue en simple, et un double trois après le deuxième triple boucle, l’ensemble des éléments techniques est solide.

 

Lorine : “Je suis contente, je n’ai rien lâché, je me suis battue jusqu’au bout pour l’équipe. J’étais vraiment déçue de l’erreur sur le flip, cela ne m’est jamais arrivé. Je ne sais pas ce qui s’est passé ! Il faudra que je voie la vidéo pour comprendre. Mais je suis très satisfaite de ma séquence avec le boucle, cela faisait un moment que j’avais des difficultés dessus, donc je suis vraiment heureuse de l’avoir réussie. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à patiner avec moins de pression. Comme la troisième place était devenue inaccessible, nous n’avions plus rien à perdre. C’était la dernière compétition de ma saison, et cela fait du bien. Elle a été longue, épuisante, très stressante. Je vais sans doute prendre deux semaines de vacances. Il faut que je repose mes pieds et que je me soigne.”

 

Sur le fait de patiner en compétition sans sa coach Malika Tahir : “Ma dernière compétition sans elle remonte à très longtemps. Elle m’a manqué ! Cela faisait vraiment bizarre, mais Cédric a été très présent et m’a beaucoup aidée.”

 

© Rumi Hirakiuchi / Lorine Schild
© Rumi Hirakiuchi / Lorine Schild

 

Handicapée par une blessure à la cheville, la participation de Léa Serna au programme libre était loin d’être assurée. Elle se présente finalement sur la glace de Tokyo avec un contenu allégé (pas de flip ni de Lutz). Le programme est maîtrisé et lui permet de décrocher la neuvième place.

 

Léa : “Je sens que la cheville tire, mais cela va mieux que lors du programme court, cela ne s’est pas empiré. Mon entraîneur m’avait dit : « Tu peux participer, mais tu n’as pas intérêt à ce que cela s’aggrave. » Je fais quand même des scores corrects, et cela m’a permis de travailler autre chose. Je me suis dit qu’il fallait que tout soit beau et bien patiné. Évidemment, la performeuse en moi est déçue de ne pas avoir pu être là à 100%. Ce sont les aléas du sport, et je pense que je l’ai plutôt bien géré. J’ai essayé d’en tirer quelque chose, de travailler autrement. Je n’ai pas gâché cette expérience. J’ai prévu de rester au Japon dix jours. Nous ne savons pas si cela vaut la peine de faire une IRM, car nous savons qu’il s’agit d’une entorse. Peu importe le degré, le temps d’arrêt est le même, que ce soit simplement étiré ou partiellement déchiré. Donc je vais voir avec mon entraîneur : s’il souhaite que je fasse des examens, j’irai les faire. Sinon, je resterai au Japon pour profiter un peu.”

 

Son meilleur souvenir de la saison ? “Je dirais que c’est la compétition de Milan en février. Après la déception des championnats d’Europe, j’étais tellement contente de revenir si bien. Même si je savais que je n’étais pas qualifiée pour les Mondiaux, je n’ai pas baissé les bras, je voulais vraiment montrer mon niveau. C'était un très bon souvenir. Mais honnêtement, même si je n’ai pas fait un gros score, le programme libre aux Europe restera aussi un moment fort. J’ai eu beaucoup d’émotions à la fin, parce que j’avais réussi un bon programme et j’étais à la fois déçue d’avoir gâché ma compétition avec le programme court, et heureuse de m’être bien reprise. C’était un mélange étrange, mais une belle expérience. Cette séquence de pas dans le programme libre… je crois qu’elle restera gravée dans ma mémoire, tellement elle a été intense en émotions.”

 

© Rumi Hirakiuchi / Léa Serna
© Rumi Hirakiuchi / Léa Serna

 

 

Lara Naki Gutmann réalise une très belle performance qui la place sixième. Anna Pezzetta, en revanche, termine onzième après un programme entaché de trop nombreuses erreurs, malgré un potentiel évident.

 

Au-delà de sa quatrième place, ce World Team Trophy aura redonné le sourire à Anastasiia Gubanova après la désillusion des Championnats du monde. Après un programme court très réussi, elle signe un programme libre sans faute, véritable revanche sur la scène internationale. Alina Urushadze, en difficulté, ne peut rivaliser et termine dernière. Elle quitte toutefois la glace avec un grand sourire, émue par le soutien du public japonais.

 

Madeline Schizas se classe septième, tandis que Sara-Maude Dupuis termine dixième.

 

Les États-Unis remportent donc largement cette édition du World Team Trophy, devant le Japon et l’Italie. Suivent la France, le Canada et la Géorgie.

Ce classement donne un aperçu de ce que pourrait être l’épreuve par équipe aux Jeux olympiques. Une précision toutefois : aux JO, chaque pays ne présente qu’un seul représentant dans les catégories individuelles messieurs et dames.

 

© Rumi Hirakiuchi / Les Etats-Unis remportent le trophée
© Rumi Hirakiuchi / Les Etats-Unis remportent le trophée

 

Solène Mathieu - Skate Info Glace

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Commentaires: 1
  • #1

    dodo (dimanche, 20 avril 2025 16:56)

    good !