
Loïcia Demougeot et Théo Lemercier ont obtenu la neuvième place aux championnats d’Europe pour leur quatrième participation. Rencontre après leurs programmes.
Comment s’est passée la danse rythmique ?
Théo : Nous avons battu notre record personnel, donc nous sommes très heureux. Il y a encore une marge de progression, notamment avec les twizzles qui ne sont pas très synchronisés, et la PSt (Pattern Step) de niveau 1, ce qui nous a fait perdre quelques points. Nous sommes aussi soulagés, car j’avais eu des soucis avec mes twizzles ces derniers jours, voire ces dernières semaines. Le matin à l’entraînement, je me suis même cassé la figure. Par ailleurs, passer en cinquième position est stressant, nous ressassons beaucoup. Nous sommes assis, avec l’écran juste à côté. Nous voyons les autres passer, tout le monde est content, et cela joue sur les nerfs.
La cinquième et dernière place de l’avant-dernier groupe était pourtant un bon tirage pour la danse rythmique.
Loïcia : Nous étions contents de passer proche du dernier groupe. Nous avons appris à gérer le fait de patiner tard dans le groupe, même si cela ajoute un stress. Nous préférons passer en troisième position.
Théo : Honnêtement, personne ne se dit : « Oh tiens, j'adore passer dernier ! » Même les Italiens, lorsqu'ils ont tiré leur ordre de passage, Charlène disait : « Je ne veux pas tirer le numéro 30, je préfère le 28 ». L’attente est longue. Pour la danse rythmique, cela va encore, mais pour le programme libre, cela devient interminable. Quand tu montes sur la glace, ton échauffement est presque oublié.
Quel est votre bilan de la danse libre ?
Théo : Honnêtement, c’était un programme libre très stressant. Je ne sais pas si nous pouvions faire beaucoup mieux à cet instant précis. Nous avons tout donné, mais nous savons que ce n’est pas encore suffisant. Sur cette danse libre, nous devons faire beaucoup mieux si nous voulons aller chercher des places plus hautes.
Loïcia : Ce programme est très exigeant physiquement. Il comporte beaucoup de portés qui s’enchaînent, ainsi que plusieurs moments où nous sommes à l’arrêt avant de devoir repartir. C’est probablement ce qui donne une impression de lenteur sur la fin, car nous ne parvenons pas à déployer autant d'énergie que nous le souhaiterions. Le sentiment est mitigé. Nous sommes déçus de ne pas avoir pu montrer davantage, mais d'un autre côté, nous pensons avoir fait le maximum. Maintenant, il ne reste plus qu’à travailler pour faire encore mieux la prochaine fois.
Quel était votre objectif ?
Théo : Nous ne visions pas un podium. Nous avions envie de réaliser de bonnes performances, sans nous mettre de pression par rapport au classement. Nous voulons surtout être fiers de nous, satisfaits de ce que nous avons accompli, et reproduire ce que nous faisons à l’entraînement. Ensuite, nous voyons les notes et les places, mais ce n’est pas ce qui compte le plus.

Comment avez-vous rebondi après des championnats de France lors desquels vous n’aviez pas reçu les scores escomptés ?
Loïcia : Nous nous y étions préparés. Nous étions venus avec l’objectif de nous concentrer uniquement sur nos performances, sans prêter attention aux points ou aux classements. C’était davantage pour nous que nous participions.
Dans quelle mesure votre victoire au Sofia Trophy a-t-elle contribué à vous redonner confiance ?
Théo : Cela a aidé, il faut le reconnaître. Surtout que les conditions n’étaient pas idéales, Loïcia sortait d'une grippe avec 40 de fièvre pendant les fêtes de Noël. Par ailleurs, la victoire était importante pour les points au World Ranking.
Loïcia : Nous nous sommes préparés rapidement et avec peu d'entraînement, mais nous avons décidé d’y aller tout de même pour voir ce que nous pouvions produire. Nous étions contents de constater que nos progrès avaient été remarqués, malgré un état de santé loin d’être optimal. L’objectif est de continuer sur cette lancée. Nous avons besoin de reprendre confiance, car il est vrai que le début de saison a été un peu compliqué.
Loïcia, votre anniversaire avait lieu le jour de la danse rythmique. Comment l'avez-vous vécu ?
Loïcia : J’aurais peut-être aimé avoir une journée plus détendue, avec moins de stress, mais c’était agréable de le partager avec la communauté du patinage, notamment avec Adam, qui a la même date d’anniversaire. On se le souhaite chaque année, mais nous ne sommes jamais ensemble. Cela a aussi apporté une moment de légèreté, car nous sommes tous, plus ou moins, affectés par ce qu'il s’est passé ces derniers jours aux États-Unis (NB : Loïcia fait référence au crash de l’avion reliant Wichita à Washington qui a coûté la vie à des patineurs, entraîneurs et leur famille, mercredi 29 janvier).
Quels vont être vos axes de travail d’ici aux championnats du Monde ?
Théo : Tout ! Il faut que nous reprenions tout depuis le début. Il faut que tout soit plus brillant, plus impressionnant sur l’ensemble du programme libre. Actuellement, sur certains segments, cela fonctionne, mais il faut que ce soit le cas sur la totalité du programme.
Loïcia : Je pense qu’il faut aussi que nous prenions davantage confiance sur ce programme. Depuis le début de la saison, ni Théo ni moi ne sommes totalement en confiance, chacun pour des raisons différentes. Cela peut sans doute nous freiner, car nous avons encore besoin de nous dire que ce que nous faisons est bien. Nous sommes dans une phase où nous nous concentrons pour que tout se passe sans accrocs. Une fois cette étape franchie, nous pourrons aller plus loin. Ce qui fera la différence, c’est l’interprétation, la puissance, l’aisance dans les éléments, que tout devienne fluide, sans aucun temps d'arrêt.

Solène Mathieu - Skate Info Glace
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