Grand Prix de France - Interview Maïa Mazzara

Angers - 3 novembre 2023


Maïa Mazzara s'est classée onzième du Grand Prix de France. Nous avons pu évoquer avec elle ses nouveaux programmes et ses projets.

 

Solène : Comment vous êtes-vous sentie pendant ce Grand Prix ?

Maïa : J'étais très stressée pendant mes deux programmes. Je retrouve une régularité sur mes sauts lors des entraînements. J'ai envie de les montrer en compétition donc je me suis mise encore plus de pression. Je fais un travail de préparation mentale, j'essaie de prendre du recul, mais mes jambes se tétanisent. C'est difficile d'appuyer et d'avoir le bon rythme. Je sens que j'ai moins d'amplitude qu'à l'entraînement. Je suis déçue de ce que j'ai présenté, notamment sur le programme libre, mais je me suis battue jusqu'au bout. J'aime beaucoup mes deux programmes et j'ai envie de bien les patiner devant le public.

 

Solène : Votre combinaison n'a pas été comptabilisée dans le programme court en raison de la répétition du triple boucle piqué. Que s'est-il passé ?

Maïa : Je voulais inclure une combinaison triple-triple dans le programme court. Quand j'ai senti que mon premier triple boucle piqué était trop juste pour enchaîner sur la combinaison, j'ai voulu la replacer après le flip. J'aurais dû faire un double boucle piqué et non un triple. J'ai voulu trop bien faire. Je sais bien que le règlement n'autorise pas la répétition de deux triples bouclés piqués séparés dans un programme court, mais sur le moment je n'y ai plus pensé. C'est dommage, surtout que j'aurai sûrement réussi un double boucle piqué. Je m'en souviendrai !

 

Solène : Kevin Aymoz a chorégraphié vos deux programmes. Comment s'est passée cette collaboration ?

Maïa : C'était super ! Nous nous entraînons parfois ensemble, nous nous entendons bien et nous nous comprenons facilement. C'était très agréable de travailler avec lui sur mes chorégraphies. Nous étions sur la même longueur d'onde. J'adore mes deux programmes !

 

Solène : J'imagine que vous avez suivi ses performances au Skate America ?

Maïa : Oui, mais je stressais tellement pour lui ! Presque autant que pour moi. Ses programmes sont superbes, comme d'habitude, et j'étais tellement contente de sa médaille !

 

 

Solène : Parlez-nous de la musique de votre programme court, Rise Like a Phoenix de Conchita Wurst.

Maïa : Kevin m'a proposé cette chanson, que je ne connaissais pas. J'ai eu l'impression de m'y reconnaître car j'ai eu un long passage difficile. Le phénix renaît de ses cendres dans cette chanson. Ce programme représente mon passage de junior à senior et le fait de sortir la tête de l'eau. J'ai enchaîné plusieurs blessures ces dernières années. Je ne pouvais pas m'entraîner de façon continue et avec l'intensité de travail habituelle. Je ne suis plus blessée désormais et je peux augmenter la quantité de travail aux entraînements. Cela fait du bien moralement de ne pas avoir quelque chose qui me freine. J'ai l'impression que je commence à m'en sortir, du moins à l'entraînement. Maintenant il me faut le montrer en compétition.

 

Solène : Que pouvez-vous nous dire sur votre programme libre ?

Maïa : Cela faisait très longtemps que j'avais envie d'un programme sur un thème égyptien. J'avais écouté beaucoup de musiques mais c'est finalement Kevin qui a trouvé ces deux morceaux. C'est un programme difficile parce qu'il faut que je donne beaucoup d'énergie jusqu'à la fin. La séquence de pas est probablement l'élément le plus difficile de mon programme, sur le plan physique.

 

Solène : Quelles sont vos prochaines compétitions ?

Maïa : Je participe à la Warsaw Cup puis aux championnats de France Élites. J'ajouterai peut-être une compétition à Istanbul, mais cela dépend de mes examens.

 

Solène : Quelles études suivez-vous ?

Maïa : J'étudie en Bachelor de Management à GEM (Grenoble Ecole de Management). Ils proposent un parcours pour les sportifs avec des aménagements. C'est beaucoup plus adapté que la licence MIAGE (Méthodes Informatiques Appliquées Gestion Entreprises) que j'avais essayée auparavant. C'était trop compliqué au niveau des horaires et de la charge de travail. Mes professeurs ne savaient pas tous que je faisais du sport de haut niveau. C'était difficile mentalement car quand je donnais la priorité au patinage, mes résultats scolaires s'en ressentaient, et vice-versa. Cela se passe beaucoup mieux désormais.

 


Solène MATHIEU - Skate Info Glace