Euros 2015 - Jour 2


© Myriam Cawston
© Myriam Cawston

Programme court dames

 

D'un côté les femmes, Tuktamysheva, Meité, Korpi, les soeurs Helgesson. De l'autre les adolescentes, Pogorilaya, Radionova, classement quasi parfaitement alterné dans ce programme court entre les demoiselles et les dames. Toutes patinent dans la même catégorie, mais forcément, pas de la même façon. Il est plus facile d'enchaîner des triples avec la gracilité enfantine d'une Radionova qu'avec le physique athlétique et néanmoins ultra-féminin de Tuktamysheva. 1,44 point d'avance pour la petite jeune fille à la robe écarlate (Radionova, 70,46) devant sa pulpeuse compatriote en voiles noirs (Tuktamysheva, 69,02). Tout reste possible pour Elizaveta samedi. Pogorylova (66,10) prend la troisième place devant Korpi (60,60) suivie des deux soeurs Helgesson, galvanisées par leur public et toutes les deux en grande forme (60,37 pour Viktoria et 59,55 pour Joshi).

 

Sculpturale dans une très jolie robe blanche, sa silhouette allongée par un chignon très glamour,  Maé-Bérénice Meité pose une main sur la glace à la réception de son triple lutz, ce qui lui coûte cher. Dommage, elle a beaucoup progressé sur l'interprétation et son programme court de cette année est arrivé à maturité. Elle ne patinera que dans l'avant-dernier groupe samedi.


© KR à Stockholm


© Myriam Cawston
© Myriam Cawston

Danse Libre

 

Papadakis/Cizeron, premier titre européen 

19 et 20 ans, et un record de points : 108,91 pour leur danse libre (179,97 au total). Pourtant, elle est tout sauf mathématique,  cette danse libre. Elle est ce que la danse sur glace n'aurait jamais dû cessé d'être, nous l'avons plusieurs fois souligné depuis le début de la saison. Ce bijou ciselé au millimètre sur l'Adagio du Concerto N° 23 de Mozart, permet à deux jeunes gens pétris d'un extraordinaire talent d'exprimer toute une palette d'émotions, renouvelées à chaque compétition. Gabriella souligne que chaque performance est une nouvelle expérience au niveau de leurs sensations. Guillaume explique que le point fort du couple est l'osmose qui règne entre eux sur la glace. C'est vrai que chaque geste, chaque regard semble aller de soi. C'est cette profondeur et ce naturel qui font la différence avec leur concurrents, et aucun de ces concurrents n'a ce soir,  démérité. 

 

On attendait Ilinykh/Zhiganshin sur la troisième marche du podium, voire même sur la seconde en cas de défaillance des Italiens Cappellini/Lanotte. Un porté avorté, plusieurs erreurs, et c'est finalement à la quatrième place qu'ils terminent. Andreï Bukin, champion olympique (Calgary 1988), quatre fois champion du monde, cinq fois champion d'Europe avec la formidable Natalia Bestemianova, imaginait-il qu'un jour son fils gravirait à son tour les marches du podium ? Ce soir, Ivan et sa partenaire Alexandra Stepanova s'emparent de la médaille de bronze. Leur libre sur "Eleanor Rigby" obtient d'excellents niveaux, 4 pour les pirouettes, portés et twizzles. Fluides et rapides, les Russes,  qui n'étaient que 3èmes récemment lors de championnats nationaux gagnés par Ilinykh/Zhiganshin, prennent un avantage évident sur le troisième couple russe Monko/Khaliavin qui échoue à la 6ème place, derrière Hurtado/Diaz et Guignard/Fabbri.

 

La Danse Macabre de Saint Saëns que Cappellini/Lanotte exploitent sur le thème de l'amour et de la mort, n'est sans doute pas encore suffisamment rodée. La gestuelle est un peu gymnique, l'ensemble moins inspiré que ce qu'on a pu les voir proposer par le passé. Mais pour le couple, cette seconde place est un résultat rassurant compte-tenu des difficultés rencontrées au début de la saison (échec cuisant lors de la Coupe de Chine qui a conduit à la refonte complète de leur programme). 


© KR à Stockholm