© SIG-Kate Royan
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Rencontre avec Laurine LECAVELIER


Saint Gervais - Août 2016

 

SIG : Ta fin de saison dernière a été difficile, tu as patiné aux Championnats du Monde de Boston blessée. Peux-tu nous dire ce qu'il t'est arrivé ?

 

Laurine L : Suite à des chutes à répétition, j'ai souffert d'une lésion au psoas qui a déclenché une pubalgie et une fracture de fatigue au pubis.

 

- Tu as patiné comme ça ?

- Oui pendant environ un mois, un mois et demi.

 

- Et ensuite ?

- J'ai eu un mois de repos total. Puis j'ai repris doucement en faisant de la glisse et en montant mes nouveaux programmes, avec quelques exercices de rééducation.

 

- On parle de tes nouveaux programmes ?

- Ah oui, il faut ! (rires) Pour le programme court, j'ai choisi un morceau de Ludovico Einaudi, "Experience", avec comme thème principal le silence et la langue des signes. C'est un peu compliqué à expliquer...

 

- C'est à voir plutôt qu'à décrire...

- Voilà, exactement.

 

- C'est ta soeur aînée, Annabelle, née atteinte de surdité qui t'a inspiré ce thème ?

- En effet. C'est une manière de rendre ma soeur encore plus fière de ce qu'elle a fait pour moi. Elle me soutient beaucoup dans mon projet sportif, c'est ma façon de la remercier. L'émotion transmise par cette musique est en parfaite adéquation avec ce thème, c'était une belle opportunité.

 

- Et le libre ?

- C'est un medley de Grease, une interprétation de Sandy exclusivement.

 

- Pourquoi ce choix ? Grease ce n'est pas ta génération.

- On cherchait une idée de programme qui pourrait me correspondre physiquement. On avait pensé à quelque chose sur Marilyn Monroe, mais je souhaitais un thème moins couru, plus mature. Pas que Marilyn soit un sujet immature, mais je voulais quelque chose qui colle à ma personnalité mieux que ça. Annick (NDLR : Dumont) a trouvé la bonne idée. J'ai adoré la musique de la première partie ; et la seconde a tout de suite été évidente, car il fallait que tout colle avec les scènes principales du film, et on est retombées sur la plus connue.

 

- Ces programmes, tu les avais montés avant de partir à Nice ? (NDLR : Laurine a récemment changé d'entraîneur)

- Oui. J'ai décidé d'arrêter de patiner au Pôle France de Bercy, et je me suis débrouillée avec Fabian (*Bourzat, son chorégraphe), sur la structure, l'ordre des éléments, la musique et ses coupures. Katia (*Gentelet, son nouvel entraîneur) s'est greffée sur le projet.

 

- Question rituelle que S.I.G. pose à toutes les interviewés : Que considères-tu comme ton point le plus fort et, au contraire, ton point le plus faible ?

- Je dirais que mon point fort est d'être une acharnée du travail. Mon point faible c'est de trop souvent tout remettre en question, je doute un peu de tout.

 

 

© SIG - Myriam Cawston - Myriography
© SIG - Myriam Cawston - Myriography

 

 

- Tes objectifs pour cette saison ?

- Les miens ou ceux de la fédération ?

(rires)

 

- Les tiens d'abord. Mais on va parler des deux et voir si ce sont les mêmes !

- J'aimerais beaucoup devenir championne de France ! Et, en matière de préparation, gagner les Masters. J'aimerais aussi me rapprocher le plus possible du podium européen et rentrer dans le top 15 mondial. Ca c'est que je pense pouvoir réaliser. La fédération, elle, souhaite me voir sur le podium du Grand Prix de France. Je suis plus sceptique...

 

- Il faut rester ambitieuse ! Ca va aussi dépendre du plateau...

- Oui, pourquoi pas. Tout peut arriver, c'est la compétition. Mais j'ai aussi d'autres objectifs fixés par la fédération qui me semblent plus improbables... Un podium aux Europes et un top 10 aux Mondes ? Au vu de la saison dernière, je pense que j'ai besoin d'encore un peu de temps.

 

- Comment se passent tes entraînements à Nice ? Différemment de Bercy ?

- C'est un travail plus réfléchi, moins dans la précipitation. La qualité prime sur la quantité.

 

- Ca te convient mieux ?

- Oui car si j'en fais trop, j'ai tendance à me blesser rapidement. Là, c'est moi qui contrôle la fréquence à laquelle je saute en fonction de ma forme. L'intensité de mes entraînements est étudiée avec Katia. Elle est très à l'écoute de ce que je ressens et très réceptive. Et c'est à elle que revient le dernier mot !

 

- Tu es à Saint Gervais, pendant le Grand Prix Junior,  car ton entraîneur est là pour Pauline Wanner et Julie Froetscher. Tu as des heures de glace ?

- Non, je ne fais que de la préparation physique.

 

- Ca consiste en quoi ?

- Beaucoup de footing, des exercices de placement pour dissocier le bas et le haut du corps, des exercices de gainage et de renforcement musculaire pour éviter les blessures, et beaucoup de travail de rotation et de repérage dans l'espace.

 

- Footing par cette chaleur ? Tu tiens le coup ?! (Il fait 35° à Saint Gervais depuis le début du Grand Prix)

- A peu près ! 

(Rires)

 

On retrouvera Laurine aux Masters de Villard de Lans, première compétition officielle de la saison, du 6 au 8 octobre.

 

 

© SIG/Myriography - Myriam Cawston
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